Pourquoi les rues de Sofia sont-elles recouvertes de pavés jaunes ?

Pavés jaunes Sofia

Pour qui visite pour la première fois la capitale bulgare, impossible de ne pas remarquer que le jaune est la couleur dominante.

Il y a le jaune des coupoles en or de la cathédrale Alexandre-Nevski et de l’église Saint-Nicolas. Le jaune des taxis. Le jaune du buste de la statue Sainte-Sophie. Le jaune de l’édifice de la Galerie nationale des beaux-arts.

Et puis il y a, aussi et surtout, le jaune des pavés qui recouvrent le centre historique de la ville, de la place de l’Assemblée nationale, au pourtour du palais présidentiel, en passant par l’avenue Tsar Osvoboditel et le parvis de la cathédrale Alexandre-Nevski.

Indissociables de l’identité de la ville, ces pavés jaunes ne sont cependant pas uniquement là pour faire joli sur Instagram ou dans les itinéraires touristiques.

Ces pavés jaunes (« жълти павета » en bulgare), ce sont l’âme de Sofia.

Une ambition européenne, une affaire de famille

Tout commence il y a plus d’un siècle, en 1907, sous le règne de Ferdinand Ier. Galvanisé par le vent d’indépendance qui souffle sur le pays (un an plus tard la Bulgarie rompra définitivement ses derniers liens de soumission avec l’empire Ottoman), le maire de Sofia, Martin Todorov, entreprend alors une vaste politique de modernisation du centre-ville.

Jusque-là traversé par des rues boueuses, ce dernier est redessiné selon les standards des capitales d’Europe centrale. L’objectif affiché est de rivaliser pied à pied avec Vienne et Budapest.

Décision est prise de recouvrir les grandes artères de pavés dorés, une couleur perçue comme symbole de royauté et de prospérité.

Hasard qui n’en est peut-être pas un, pour ce faire, l’Empereur d’Autriche-Hongrie François-Joseph, cousin de Ferdinand Ier, propose d’importer les réserves en céramique de la carrière de Kuttelberg en Hongrie.

Un emprunt de 35 millions de levs sur 50 ans, cautionné par l’état, est ensuite contracté afin de financer le projet.

Et c’est ainsi qu’entre 1907 et 1914, près de 60 000 mètres carrés ont été pavés de ces blocs de 8 centimètres sur 21 qui font depuis la renommée de Sofia

Un avenir très incertain

Classés comme élément du patrimoine culturel bulgare, malgré leur prestige, les pavés jaunes souffrent du temps. Guerres mondiales, bombardements, défilés de tanks et véhicules lourds, manifestations… leur surface vitrifiée est devenue glissante pour les piétons, tandis que certains blocs se déchaussent ou se cassent sous le poids du trafic.

Partagées entre la nécessaire modernisation des rues et la volonté de préserver l’identité visuelle de Sofia, les autorités locales sont face à un dilemme.

Un dilemme d’autant plus inextricable que toutes les tentatives pour remplacer les pavés existants ont viré au fiasco, le principal matériau, la marga (un calcaire argileux), n’étant plus exploité depuis des dizaines d’années.

Il y a eu les tentatives de repositionner les pavés. Les tentatives de les remplacer par des plus anciens provenant de différentes séries de production. Les tentatives de les remplacer par de nouveaux pavés – dans les deux derniers cas, au bout de quelques semaines, les rues de Sofia se sont mises à afficher de jaunes possibles et imaginables, au grand dam des habitants.

En 2023, une lueur d’espoir est cependant apparue. L’équipe de scientifiques de l’Académie bulgare des Sciences a mis au point une copie quasi conforme des pavés posés il y a 118 ans.

« Cette reproduction s’est même avérée un peu plus résistants aux pneus, secs ou mouillés, et moins glissante que l’original. Sa couleur, ses dimensions et sa forme sont en revanche identiques » affirme le professeur Luben Lakov, en charge du projet.

Une excellente nouvelle donc pour tous les amoureux de Sofia qui refusent de jeter aux oubliettes sa beauté passée.

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